Pour l’heure, le bois est considéré comme une matière première inépuisable et en ligne avec le concept de développement durable : l’application de techniques informatiques pour sa manipulation a dérivé vers une systématisation de la coupe ;
l’apparition de multitudes de produits dérivés a optimisé le recyclage des rebuts ;
les avancées sont avérées dans la conception et le fonctionnement de systèmes d’union et de fixation, la construction avec panneaux, les systèmes de réhabilitation fiables et les mécanismes biocides contre les nuisances pour la conservation et l’entretien du bois.

Dérivé de ces progrès, le bois forme un élément essentiel de la construction préfabriquée, élaborée en grande partie en atelier et bénéficiant donc d’économies de temps et de possibilités d’utilisation de machine de pointe. De là, un produit léger, transportable et manipulable, pour un montage final sans exigences strictes de main d’œuvre spécialisée, générant des économies d’énergie tant pour sa manutention que pour ses propriétés lors de la mise en œuvre et, finalement, absolument recyclable.

Les plus anciennes constructions en bois : originaire des zones septentrionales de l’Europe, elles ont traversé le monde avec ses colonisateurs, dès lors que le bois était suffisant en qualité et en quantité. Construites à l’origine à base de troncs bruts, simplement libérés de leur écorce, empilés à l’horizontale et fixés aux angles, elles ont ensuite vu naître les scieries pour optimiser et normaliser leurs dimensions. Aujourd’hui, ce système de construction est commercialisé en kits complétement réalisés en atelier et susceptibles d’être montés rapidement sur le site final. Le tronc offre des possibilités de finition multiples : arrondi, scié, teinté, vieilli, peint… et des potentialités de design infiniment moins limitées qu’à ses origines.

Emergeant en Europe et en chine au néolithique, il se diffuse ensuite en Amérique du Nord, au japon et en Asie du Sud-Est, trouvant son apogée entre la fin du Moyen-âge et le XIX° siècle. La version moderne de ce système apparaît en Europe à la fin des années soixante et au Japon au début des années quatre-vingt, avec le recours à de nouveaux systèmes d’union en acier, augmentant la résistance et facilitant la préfabrication et la systématisation de la technique. Le colombage repose sur une structure principale de piliers et de poutres maîtresses de grand diamètre, normalement modulaires, sur lesquels s’appuie une autre structure secondaire, formée par des solives. L’ensemble du système doit être correctement entretoisé.

Ce nouveau système est une évolution du colombage aux Etats-Unis, au cours du XIX° siècle. Il n’y a pas de différenciation entre les éléments de charge et de bardage, fonctionnant comme une structure spatiale avec des plans porteurs dans les trois directions principales, construite avec de petites pièces et des unions très simples, clouées ou agrafées. Le système est normalisé et modulaire, bien que très flexible, et peut être sujet d’une préfabrication intensive. Le développement des panneaux de bois est initié dès la seconde moitié du XX° siècle. Le panneau de contreplaqué en est le représentant le plus emblématique. Son évolution est profondément liée à celle des adhésifs et a révolutionné le système structurel de l’ossature bois.

Le bois lamellé-collé apparaît au début du XX° siècle pour offrir des solives droites de grande portée. Apparaissent par la suite des systèmes de solives courbes. Le système repose sur des techniques similaires à celle de lossature bois : utiliser des pièces petites pour fabriquer des pièces aux dimensions quasi illimitées. A compter de l’exposition internationale de Bruxelles de 1910 son utilisation se popularise en Europe centrale et spécialement en Suisse. A partir de 1923, le système franchit les frontières de l’Europe.

A la fin des années trente, lorsque ses qualités constructives sont déjà démontrées et que les matériaux comme l’acier souffrent des restrictions dues à la seconde guerre mondiale, son implantation se fait définitive. Coïncidant avec ce mouvement, l’invention des adhésifs synthétiques permet  d’employer le lamellé-collé dans pratiquement toutes les situations, sans les limitations des adhésifs d’intérieur.

(Source : architecture BOIS 2005 Edizioni Gribaudo srl, Savigliano (CN), Itàlia)